Aujourd’hui, mon fils a 3 ans. C’est un amour de bébé, mais je ne suis pas prête d’oublier mon accouchement. Yohan est né le 15 juillet 2012 à 16h45.

Accouchement : ce qui était prévu 

Comme pour mon premier accouchement, une césarienne d’office a été désirée par le corps médical 15 jours avant la date prévue. Je devais donc accoucher par césarienne aux alentours du 10 août. 
 
Durant ces quelques mois, j’ai eu une grossesse très difficile avec des contractions dès le 2ème mois de grossesse, des nausées, des vertiges et j’en passe. J’étais vidée alors que pour ma première, je pétais la forme. Je tiens à préciser que j’ai toujours eu une excellente hygiène de vie.

Accouchement imprévu : les détails

Ahhh ce fameux jour… Durant la nuit du 14 au 15 juillet, je perds un peu d’eau. Ayant mis un ovule la veille, je pense que c’est elle puisqu’il est bien précisé qu’elle peut être rejetée par le corps. J’attends donc que la maisonnée se réveille. A 8h j’appelle la maternité. Je raconte ma nuit et le début de journée. La personne que j’ai au téléphone me dit : « c’est sûrement l’ovule » mais elle me conseille de passer en fin de matinée.
 
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En fin de matinée, nous décidons de partir à la maternité. Je me rends uniquement par précaution à la clinique. Une fois sur place, je suis rassurée. Je n’ai pas plus de contractions que d’habitude. On m’ausculte et j’entends au loin la voix de ma gynéco (que j’adore). Elle me voit et me dit « Ah non, pas vous, c’est trop tôt ». Elle décide de prendre le relais alors qu’elle est en fin de garde.  Je vois son regard changé. Le verdict tombe : « Madame, césarienne d’urgence, je ne veux prendre aucun risque la poche des eaux s’est percée légèrement ». 
 
Très sincèrement, je ne pensais pas du tout à la poche des eaux vu le peu de liquide qui s’en était échappé. Je suis tombée de haut, de très haut ! Bien sûr, un monitoring est réalisé pour voir si le cœur de bébé va bien. Ma gynéco me rassure me disant que lors de la dernière écho de contrôle bébé faisait déjà 2.5kg et que tout ira bien. Sauf que nous sommes tout de même 6 semaines et demi avant le terme…
 
La césarienne a été programmée dès 16h30. Autant vous dire que l’après-midi a été très longue. Bien entendu, je n’ai pas eu le droit de manger ni de boire.
Je vous rappelle que nous sommes en été…Ce fut très long.

La césarienne d’urgence

Nous partons pour le bloc, la césarienne se passe bien. Ayant été surdosée en produit anesthésiant pour mon ainée, je suis très bien encadrée. Durant la césarienne d’urgence, je sens des choses que je n’aurais jamais dû ressentir. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais ce ne fut pas le meilleur moment de ma vie.
 
Yohan est un beau bébé de 2.5kg. Je n’ai pas le temps de le toucher : il est amené pour les soins.  Je ne vois pas mon mari revenir ni mon fils, panique à bord seule avec l’assistante au bloc. Puis, je vois le papa revenir paniqué. Yohan part à l’hôpital. En effet, la clinique n’a pas les moyens nécessaires pour son bien-être. 

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Yohan ne respire pas seul, ne se nourrit pas et ne régule pas à sa température.
Il se retrouve en néonatalogie à l’autre bout de la ville. Je n’ai pu le retrouver que 48h après, la route étant trop « dangereuse » pour moi. Je pars ce 17 juillet en ambulance tout en pleurant le retrouver. 
 
Je n’ai pu le porter qu’à 5jours de vie. Cela a été un véritable déchirement. Le soir, je rentrais seule dans ma chambre. Je passais mes journées entre ma chambre et la néonat’ en lui caressant les pieds, les mains… Je ne souhaite à aucun parent de vivre cette séparation et ce désir si profond de l’aider et de ne pouvoir rien faire.
 
Puis, je suis rentrée à la maison sans lui. Je gravissais 4 étages 3 fois par jour malgré ma césarienne pour aller toucher mon bébé, le sentir. Le premier peau à peau a été magique, intense. Ce que je retiens : quand on veut on peut. Après une césarienne, monter des étages c’est comme… je ne sais même pas, gravir l’Everest? Le sentiment d’amour pour notre enfant nous transporte, nous transforme, nous anime. Le papa a été extraordinaire, il jonglait entre nous 3. Il a su être présent. Il a été le premier à lui donner le biberon. Auparavant, Yohan était nourri par sonde.
 
Yohan s’en est très bien sorti. Il n’a aucune séquelle. Il est plein de vie et d’amour. Il est très « pot de colle ». Peut-être que cette séparation y joue ? On ne saura jamais.
 
 Avez-vous vécu une césarienne en urgence? 
Avez-vous un imprévu lors de votre accouchement?
 
Belle journée,
Je vous embrasse.